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Création du groupe Jeunes Organisées Combatives et Féministes

A Bruxelles, nous sommes plusieurs à avoir pris l’initiative de démarrer un groupe « Femmes ». Mais pourquoi un groupe composé uniquement de femmes ? Comme militantes des JOC, nous pensons qu’il est fondamental de lutter contre les inégalités créées par le système capitaliste, raciste et patriarcal.
Et pourtant, pour beaucoup, « le féminisme » fait partie du passé. Il n’aurait plus de raison d’être dans notre société occidentale dans laquelle les femmes seraient totalement libérées : droit à l’éducation, droit de vote, droit à l’avortement, possibilité d’accéder à des postes à responsabilité, de faire des choix de manière indépendante… Et pourtant, la pratique semble moins « égalitaire » que les droits, quand ils ne sont pas tout bonnement remis en question par nos gouvernements (droit à l’avortement dans de nombreux pays européens, exclusion des allocations de chômage, interdiction de disposer de son corps comme on l’entend [ex. : port du voile]). Et puis, il paraît qu’il y a de plus en plus d’hommes qui se mettent à la cuisine et au ménage. Alors de quoi nous plaignons-nous ? Que demander de plus ? C’est justement face à ce genre de fausses appréciations que nous avons pensé qu’il était urgent de redéfinir ensemble – en réunissant les premières concernées – ce qu’on entend par « féminisme ». Il s’agit, tout d’abord, de créer un espace d’échange de nos expériences en tant que femmes dans les différentes sphères de notre vie quotidienne : à l’école, sur notre lieu de travail, dans nos organisations… pour pouvoir identifier et mettre des mots sur ces situations de sexisme afin de pouvoir les analyser et comprendre leurs causes à travers une approche structurelle. Le but étant de se mobiliser collectivement et de, finalement, s’en libérer.
Nous nous opposons à tout système d’oppression, qu’il soit sexiste, raciste, classiste ou encore, homophobe. Nous ne voulons pas que notre féminisme soit le monopole d’une minorité de femmes privilégiées, mais qu’il soit conscient de la diversité des oppressions vécues par des femmes issues de cultures et de classes sociales parfois très différentes. Nous pensons que l’analyse intersectionnelle – c’est à dire l’analyse qui prend en considération les différents types d’oppressions que nous pouvons subir (racisme, conditions sociales) – est l’outil le plus à même de décortiquer la complexité des liens entre les différentes formes de dominations. Nous pensons aussi que, dans la pratique, le féminisme intersectionnel a le mérite d’être en constante remise en question et de viser une pratique et des moyens à la hauteur de son idéal égalitaire.
Le patriarcat est une domination spécifique, c’est-à-dire qui touche une partie spécifique de la population, ici : les femmes. Et oui, les femmes, en tant que groupe sont toujours victimes de discriminations par rapport à un autre groupe : les hommes, qui eux bénéficient – souvent sans en être conscients – de nombreux privilèges. Ils sont toujours majoritairement représentés dans les instances de pouvoir (privées et publiques), les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes, même à travail égal ! Les femmes sont toujours présentées comme des objets dans les médias et la publicité ou comme des « greluches écervelées » juste bonnes à faire du shopping… Celles-ci sont également de moins en moins maîtresses de leur corps. En effet, de plus en plus d’institutions publiques interdisent le port du voile. À côté de cela, lorsqu’une femme se fait violer, on va lui reprocher de l’avoir cherché car elle portait une jupe trop courte. Mais par-dessus tout, la violence dans le couple continue à perdurer : aujourd’hui encore « une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ». Alors, oui, il est plus que temps de se retrousser les manches pour défendre nos droits. Il ne s’agit pas d’être contre les hommes, mais de s’opposer à un système discriminatoire, de bénéficier des mêmes droits que ces derniers et de ne pas subir de multiples formes de sexisme : économique, sexuelle, physique, institutionnelle, parce que nous sommes des femmes !
Alors oui, évidemment, grâce aux combats des femmes à travers l’Histoire, nous avons obtenu davantage de droits mais nous devons continuer à nous mobiliser pour les faire respecter effectivement. De plus « le droit » – dans son coté légaliste – a ses limites et nous sommes persuadées que c’est en nous opposant au système dominant que l’égalité deviendra réelle. D’autant plus aujourd’hui, alors que nos gouvernements prennent des mesures antisociales, précarisant ainsi de plus en plus la population, et dont les femmes sont les premières victimes.
 

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