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Etat de droit ou état policier ? A Liège, le taser a fait son choix.

Depuis un an déjà, il est question de la part du ministre de l’Intérieur Jan Jambon, de réfléchir à l’élargissement de la panoplie offensive des policiers en Belgique. Il prévoit à cet effet d’ajouter aux pistolets, matraques, lacrymo… le taser. Une arme, soi-disant, non létale ayant à maintes reprises provoqué des séquelles irréversibles, voir entraîné la mort. Pendant six mois, la ville de Liège sera le théâtre de cette mise à l’essai avant une évaluation qui permettra la généralisation de cette nouvelle arme policière.
Confrontés à cette volonté de mettre le taser à l’essai et à l’accueil très favorable expri­mé par le bourgmestre liégeois Willy Demeyer, nous sommes sceptiques par rapport à la réelle nécessité de voir le PAB (Peloton Anti-Banditisme) circuler dans nos rues équipé de ce nouveau jouet. Surtout que les situations liées à son utilisation ne semblent pas s’imposer et risque d’entraîner des dérives qui concernent autant les conséquences de son utilisation (arrêts cardiaques, pneumothorax, lésions à la tête causées lors de la chute…) que son recours abusif de la part des policiers (mauvaise évaluation de la situation, utilisation sur des personnes à risques, recours systématique…).
Une autre question que soulève l’acquisition de cette nouvelle arme est celle de la répression d’état, répression qui prend plus facilement pour cible certaines classes sociales et certains faciès. Ainsi, on constate déjà que les personnes racisées, les précaires, les sans papiers… sont plus facilement interpellées, contrôlées, arrêtées, violentées par la police. Le taser est donc une menace réelle pour leur intégrité physique.
L’utilisation du taser est aussi une menace pour la résistance sociale et les mouvements sociaux contre ces politiques qui tentent de plus en plus à criminaliser la réponse de la rue. Il s’agirait alors d’un moyen idéal pour mater toute opposition à l’autoritarisme étatique. Doit-on craindre que demain, les tasers seront la règle pour déloger les grévistes ou les activistes non violents ? Le taser est donc aussi une menace pour nos droits (rassemblements, manifestations ou grèves). Pire, il représente une menace pour le peu de démocratie à laquelle nous avons droit.
En raison des risques qu’il génère pour la santé, lees menaces qu’il représente pour les personnes les plus précaires, nos droits et nos libertés les plus élémentaires, le taser est loin d’être un besoin essentiel pour la police. Cette crainte n’est que renforcée par la manière dont la ville de Liège gère le dossier et par le manque d’éléments justifiant sa présence dans l’équipement policier.

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