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Le Mondial Antiraciste, un coup de pied aux préjugés.

Cette année encore, vingt jeunes des JOC se sont rendu au Mondial antiraciste à Castelfranco di Emilia, dans la province de Modene, du 05 au 10 juillet. Le Mondial antiraciste, organisé par la UISP, l’Union italienne du sport pour tous, en est à sa 21iéme édition. L’événement, créé pour sensibiliser le public au racisme et stimuler l’intégration des participants à travers le football, a réuni plus de 4000 personnes, représentant plus de 80 nationalités et des équipes provenant d’une vingtaine de pays différents.
Après quelques mois de préparatifs, pour les jeunes de Verviers et de Molenbeek-Saint-Jean, le moment du « Mondial » est arrivé. Le moment est venu de se rendre à la nouvelle édition de la Coupe du Monde antiraciste. L’organisation du départ a demandé du temps et il n’est pas facile de trouver les fonds pour soutenir les groupes qui désirent s’y rendre. Mais encore une fois, les JOC sont prêts, organisés et très heureux finalement de partir à la rencontre de nouveaux amis.

Avant le début du tournoi, nous faisons une halte à Bologne à la rencontre du club Hic Sunt Leones, né de la Polisportiva du TPO, un centre social autogéré. Ils ont récupéré un terrain de football abandonné dans l’un des quartiers les plus délaissés de la ville. La rencontre est riche, les discussions tournent autour des différentes activités menées par et pour les jeunes ; un match amical est organisé entre l’équipe des JOC et les Hic Sunt Leones . Ils partent ensuite tous ensemble pour manger une Pizza que leurs hôtes leur ont concoctée et quittent leurs nouveaux amis avec la certitude que ce qui réunit les jeunes lors de ce mondial ce n’est pas uniquement le foot ou un autre sport, mais aussi la bataille qu’ils mènent contre la discrimination, le racisme et l’exclusion sociale.
Le pari des organisateurs du Mondial est de nos seulement utiliser la puissance du sport comme un instrument unique et efficace pour la médiation entre jeunes de différentes origines, mais aussi de faire en sorte que le football et les autres sports soit accessibles à tout le monde, quel que soit le sexe, la religion, l’origine géographique de chacun. La Coupe du Monde est ouverte à tous ceux qui se battent contre le racisme et toutes les formes de discrimination. Il y a là 170 équipes ; il faut ajouter aussi une cinquantaine présente pour d’autres sports : volley-ball, basket-ball, rugby et tchoukball. Les matchs ont lieu du matin au soir ; ils ont une durée de 20 min et ils doivent s’auto-arbitrer. Les Joc jouent tout leur match avec passion et respect. Ils sont tellement pris par l’ambiance conviviale qu’ils décident au dernier moment de s’inscrire au tournoi de volley qu’ils jouent en parallèle.
En plus d’être l’occasion de se rappeler la beauté du football et du sport, la Coupe du monde antiraciste est un événement dans lequel il y a des conférences consacrées à toutes les formes de discrimination, de l’homophobie aux « croisades » contre les immigrés, du sexisme aux difficultés de travail des ONG traitant de l’aide humanitaire. Toutes ces conférences se déroulent sur la Piazza Antirazzista, un espace réservé à la détente et à la discussion où des panneaux illustrent les actions antiracistes des équipes présentes. Les JOC se sont particulièrement distinguées avec leur panneau, si bien que chacune de ses équipes a obtenu 3 points de bonus dans les pools qualificatifs.
Née au départ pour lutter contre le racisme, au fil des ans, la Coupe du monde antiraciste a pris de plus en plus la forme d’un festival contre toutes les formes de discrimination. Ici, on est aussi attentif aux discriminations de genres. Il y a des équipes LGBT et un effort particulier vise à sensibiliser au fait que les droits civils de tous doivent être respectés.

À la fin du tournoi, nous avons recueilli la parole des jeunes de Verviers et de Molenbeek-Saint-Jean pour savoir ce qu’ils pensaient de l’expérience qu’ils venaient de vivre. En voici des extraits :
Aziz, 22 ans :
« Avec l’aide de Thomas, Marwan a organisé un groupe il y a déjà trois ans. Personnellement, c’est la deuxième fois que je viens. Je trouve que c’est bien ici. Bruxelles, c’est une grande ville, venir ici nous aide à sortir du stress quotidien. Ça nous fait de la détente, on n’oublie les problèmes, on s’évade. À Bruxelles, tu cours tout le temps, ici tu prends le temps ; tout le monde se dit bonjour. Ce qui me plaît ici c’est qu’on est là pour l’amusement, on vient pour le foot, mais qu’en plus, on est tous dans un même état d’esprit, on se sent tous concerné par le racisme. »
Hamza, 23 ans :
« Ce qu’on apprécie aussi c’est la vie en camping. On vit en commun, on apprend à faire ça le mieux. On doit faire les courses et les repas pour tout le monde. Il faut qu’on pense les uns aux autres, ça crée de la vraie solidarité. »
Marwan, 24 ans :
–« Je suis un peu l’intermédiaire, disons le porteur du groupe. Street West, c’est un groupe qui a récupéré un parc complètement délaissé par la commune. C’est nous qui l’entretenons. On fait des barbecues pour acheter des filets et des goals parce que nous sommes une association de jeunes auto-organisés, sans subsides. Cela nous permet d’avoir un terrain de foot. Cet esprit-là, on le retrouve ici. J’aime venir ici parce que j’y trouve un esprit de liberté. Il y en a ici dans le groupe, ça fait deux ans qu’ils n’ont pas quitté le quartier. Donc, c‘est le bonheur d’être là ».
–« Vous avez été battu par les ultras de Marseille ? »
– « Oui, mais ce n’est pas grave, on est devenu des amis. »
Bilal 20 ans :
«  Je suis de Verviers. Grâce à Amine, notre permanent, on a fait des réunions pour savoir ce qu’on voulait faire. On a eu l’idée d’organiser ce projet un peu fou de faire une équipe et de venir jusqu’ici. J’n’imaginais pas que ce serait comme ça. L’ambiance est au top, on est accueilli, tout le monde se parle, s’échange. J’ai même fait du frisbee avec deux Allemands. Il n’y a pas que le football. J’ai aussi parlé plein de langues. Tout le monde est de bonne humeur. Bon il y a aussi un ou deux points négatifs. La qualité des terrains par exemple. Ou alors, le manque de sommeil. On s’amuse trop bien, on dort trop peu. »
Nabil 21 ans : « L’esprit qu’il y a ici est rare. Ça me fait un grand bien et me donne confiance pour le futur. Je n’ai pas envie de partir. Je reviendrai, c’est certain. »
Ce mondial antiraciste, nous a vraiment changé l’esprit. Chaque jour, nous voyons des images horribles de migrants noyés en Méditerranée et des camps de fortunes aux frontières où des milliers de personnes dorment dehors à même le sol. La chose qui fait le plus mal, c’est ce sentiment de rejet et de déni de la vie de l’autre auxquels nous sommes tous les jours confrontés. La peur et la haine construisent des murs bien réels et derrière ces murs se cachent un autre sentiment inquiétant l’indifférence à l’injustice, la banalisation de l’horreur. Des milliers de personnes continuent à mourir en Méditerranée dans ce qui était autrefois la voie de communication la plus importante entre les peuples et qui est aujourd’hui une mer qui divise et provoque la mort. Face à cela, nous voulons continuer à nous indigner, à nous battre, à ne pas baisser le poing levé comme Tommie Smith nous l’a appris.

 

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