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Démasquer l’imposture avec les Yes Men

Ce 11 janvier à midi, sur les hauteurs de Liège, une drôle d’attablée s’échange des anecdotes d’aventures rocambolesques autour d’un traditionnel boulet sauce lapin. On y retrouve Noël Godin, notre entarteur national, l’équipe de l’ASBL D’une Certaine Gaieté et les JOC de Liège, un député européen grec de Syriza ainsi qu’un New-Yorkais du nom de Jacques Servin.
Professeur dans une école de Design à New York, Jacques Servais est le fils d’un Liégeois survivant de l’Holocauste qui a immigré aux États-Unis. C’est pour lui que cette joyeuse bande hétéroclite s’est rassemblée. Beaucoup connaissent mieux Jacques sous le nom d’Andy Bichlbaum, c’est le nom avec lequel il sévit dans le collectif « Yes Men », un duo d’activistes célèbres pour avoir réalisé toute une série d’actions très médiatisées dans la lignée du mouvement altermondialiste. Bien que fan invétéré des faits d’armes de Noël Godin, Andy Bichlbaum est un peu distrait. Penché sur son smartphone, il peaufine les derniers détails d’une action qu’il mènera le lendemain matin au Parlement européen.
Profitant de son passage en Belgique, nous avons organisé à Liège un atelier participatif où plus d’une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour cogiter sur des actions en mode Yes Men. Influencés par la stratégie situationniste de « détournement », les Yes Men utilisent ce qu’ils appellent la correction d’identité. Cette pratique consiste à « emprunter l’identité d’individus ou d’organisations qui font des choses jugées atroces, tout en offrant une image respectable ». En créant des faux sites internet et des fausses conférences d’affaires, ils ont réussi à se faire passer pour des représentants de l’OMC, de l’administration Bush, de Dow Chemical, de Monsanto et d’ExxonMobil. Dans leur démarche, les Yes Men poussent jusqu’à l’absurde et au grotesque les logiques qui sous-tendent les éléments de langages et les postures de leur cible. De cette manière, les Yes Men font apparaître l’idéologie que ces discours recèlent et perturbent l’image médiatique lisse que le capitalisme tente d’imposer : quand on s’empare de l’identité d’une organisation et que l’on force celle-ci à répondre sur un terrain choisi, on l’amène à dévoiler sa véritable position. Par exemple, Dow Chemical a dû publier un communiqué indiquant qu’il n’avait pas présenté ses excuses pour la catastrophe de Bhopal et qu’il n’indemniserait pas les victimes.
L’atelier a débouché sur de nombreuses idées ainsi que sur de nouveaux contacts entre participants qui ne se connaissaient pas. Le futur nous dira si on aura produit quelques grains de sable prêt à enrayer la machine. Le lendemain matin, nous étions quelques-uns à partir pour Bruxelles, direction le Parlement européen pour participer à la conférence de presse d’Archibald Schumpeter, représentant de « Global Security Response ». Devant un parterre de journalistes et de parlementaires, cet étrange personnage a expliqué en quoi les réponses militaires aux attaques terroristes ne servaient qu’à renforcer le terrorisme : « Pour gagner, il faudrait pouvoir tuer tout le monde dans les pays ennemis, ce qui est, comme vous le savez, impossible ». Archibald Schumpeter a donc proposé la solution pour se défendre du terrorisme : une combinaison de survie totalement autonome et extrêmement chère que seuls les riches pourront s’offrir…

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